Comment se font les pinceaux de poil d’écureuil.

Aujourd’hui, je voudrais vous parler de la fabrication des pinceaux en poil d’écureuil, appelé aussi petit gris.
La recette ci dessus est tirée du fameu livre de Cennino Cennini « traité de la peinture ».
Pour avoir visité la fabrique de pinceau « Raphael » à Saint Brieuc, je peux vous dire que peux de choses ont changé.
Dans notre art il y a deux sortes de pinceaux à employer : les pinceaux d’écureuil et ceux de soies de porc.
Ceux d’écureuil se dont ainsi :
Prends des queues d’écureuil (toutes autres ne valent rien) : Elles devront être cuites et non crues (aujourd’hui on ne cuit plus ces peaux). Les marchands de peaux te le diront ainsi. Les queues sont toutefois lavées à grande eau.

Ayant ces queues, retires-en d’abord les poils de la pointe qui sont longs ; en réunissant les points de plusieurs queues, six ou huit, tu feras un pinceau doux, bon pour dorer sur panneau, c’est-à-dire pour humecter, comme ensuite je te le démontrerai.
Revenons-en simplement à la queue : Prends-la en main, tires-en les poils du milieu les plus droits et les plus fermes, et peu à peu fais-en de petits paquets ; baigne-les dans un verre d’eau claire ; et paquet par paquet rassemble-les avec les doigts ; taille-les avec des petits ciseaux.
Attention ne pas coupé les pointes mais les racines.
Quand tu en as disposé plusieurs paquets, rassembles-en quelques-uns de manière à former la grosseur que tu veux donner aux pinceaux ; que les uns entrent dans une plume de vautour, les autres dans une plume d’oie, d’autres encore dans une plume de poule ou de colombe.
Aujourd’hui, nous prenons plusieurs plumes que l’on met à bouillir, puis on les ouvre en deux. Et pour assembler le pinceau nous lions ensemble poils plus deux ou trois plumes ouvertes. C’est le cas pour les pinceaux dit « montés plumes »

Quand tu as bien fait toutes ces divisions, les rangeant à distance égales, les pointes sur la même ligne, prend du fil ou de la soie cirée, forme un double nœud, lie-les bien ensemble, chaque sorte à part, selon la grosseur des pinceaux dont tu as besoin.
Ensuite prends le manche de plume correspondant à la grosseur des poils liés ensemble, le manche étant ouvert et taillé d’avance, et introduits les soie par la pointe, n’en faisant sortir qu’autant qu’il en faut tirer dehors pour que le pinceau soit souple ; car plus il est doux et court, plus il est délicat et bon.
Fais ensuite un petit bâton d’érable, ou de châtaignier, ou de tout autre bois poli, net et taillé en forme de fuseau, de la grosseur convenable pour entrer dans le manche de plume et de la longueur d’une main.
La photo centrale = Source Raphael.fr